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Voyage intérieur by Ronca

4 janvier 2006

Mère - fille : un conflit de générations ?

Mère – Fille : un conflit de générations ?

Je me rappelle d’une émission sur Arte, dans laquelle un psychologue disait que dans un couple on était 6. La femme, le mari… et les parents de chacun. Tous dans le même sac ! 

On a beau lutter toute sa vie pour échapper au modèle parental, peut-on vraiment y arriver ?

Toute notre vie et ce, depuis la petite enfance, ils essaient tant bien que mal de nous élever, de nous transmettre des valeurs saines et de nous laisser en héritage la meilleure éducation possible. Mais je reste persuadée au fond de moi, qu’ils essaient plus ou moins consciemment de nous pousser à réaliser leurs rêves déchus. « Ma petite, tu feras de grande études et tu seras ingénieur, comme maman ».

D’où la nécessité pour nous, de nous libérer de leurs rêves pour imposer les nôtres, pour nous affranchir en quelque sorte de leurs idéaux. Ceux-ci restent les leurs et en prendre conscience, c’est un premier pas vers notre libération. En effet, combien de parents peuvent réellement accepter en toute quiétude les choix de leurs enfants sans les juger, sans leur transmettre leurs peurs et leurs névroses ?

J’ai souvent vu le cas ou des personnes s’obstinent à reproduire les mêmes schémas : divorce, insatisfaction chronique liée à un vide affectif, attirance inexorable vers les mêmes personnes, répétition des codes vestimentaires… A croire que plus on essaye de s’en éloigner et plus le modèle parental nous rattrape. Plus encore je crois, lorsque l’on devient parent nous-même.

Je me revoie redire les mêmes choses à ma fille : mange ceci, c’est plein de vitamines ; ne fais pas ça, tu vas tomber, ou dire à mon mari, tu ne m’écoute jamais, tu ne prends pas en considération mes aspirations, etc. Dans ces moments-là, je m’arrête interloquée, avec l’impression insidieuse d’entendre ma mère.

En effet, difficile de s’éloigner de ce que l’on a connu, vu que l’on n’a pas connu autre chose.

En fait, je pense que l’on souhaite tout bonnement rester loyal envers ses parents. Car rejeter leur modèle, c’est marquer notre opposition à ce qui fait leur essence et c’est souvent vécu comme une preuve de désamour.

Alors comment sortir de ce modèle, tout en le respectant pour se réaliser pleinement ? Par ailleurs, en a-t-on vraiment  envie ? Et est-ce que cela peut passer par autre chose que le conflit ? Pour exister, il faut faire la paix avec le modèle parental, il faut avoir une démarche active et sereine, pour ne plus faire contre, mais différemment.

Mais qu’il est long le chemin pour y arriver et une vie n’est pas de trop.

Et c’est particulièrement criant entre une mère et sa fille. Je suis sûre que vous avez déjà du vivre une telle situtation, où face à votre enfant, votre mère, pleine de bonnes intentions vous donne des conseils qui sonnent comme des ordres : à ta place je ferais ça, tu ne lui donne pas à manger ce qu’il faut, il fait froid, tu ne l’habille pas correctement… On se sent comme un petit enfant face à la « mère supérieure » qui sait forcément mieux que nous, vu qu’elle à cumulé une expérience plus large dans le domaine. On a juste l’impression de régresser un peu plus chaque jour.

J’ai une amie a qui sa mère à offert une poussette pour la naissance de son premier enfant. Auparavant, cette amie avait fait toute une étude de marché sur les poussettes, la plus maniable, la plus légère, la plus compacte… Mais sa mère l’a prise de vitesse. Ce landau était à l’image des landaux des années 70, identique à celui qu’elle-même avait eu dans son enfance, avec des grosses roues et une immense capote. Un landau magnifique cela dit… mais impraticable par les temps qui courrent. Allez prendre le métro avec cet appareillage et vous aurez l’impression de charrier un tank. Sans parler du coffre de la 206 dans lequel ce landeau occupe toute la place. Pas vraiment pratique pour se déplacer. Donc on se tait et on dit merci maman, tout en serrant les poings. Sans parler du cas de la mère envahissante qui débarque toutes les 4 minutes avec une tonne d’articles sous les bras pour parfaire votre éducation de mère exemplaire. Et c’est là que le conflit démarre car toute objectivité est anihilée. On s’emporte, on ressort les vieux griefs, ces fameux vieux dossiers qui vivent tapis en nous, prêts à resurgir, tel un polichinelle de sa boîte. Après on se rabiboche, jusqu’à la prochaine dispute. On se sent minable de s’emporter, d’élever la voix contre celle qui nous a porté pendant neuf mois, qui a du subir 27 heures de travail et qui s’est sacrifiée toute sa vie pour nous… Ca ne vous rappelle rien ???

Mais les enfants sont ingrats, absolument pas reconnaissants. Et je sais que tôt ou tard viendra le jour où ma fille me dira « lâche-moi, arrête d’être tout le temps derrière moi, je suis grande ! », du haut de ses 14 ans, voire moins au vu des générations montantes. Un vrai cercle vicieux !

Alors je le dis, maman je t’aime, même si parfois j’ai envie de te jeter par la fenêtre. Pardonne-moi pour toutes ces fois où j’ai elevé la voix contre toi, prend-moi comme je suis et je t’accepterais telle que tu es. On a tant de choses à vivre ensemble. Je suis fière de la femme que tu es et de celle que tu as faite. Ton modèle est le bon et je tâcherais de faire au mieux avec ma propre fille, pour que tes valeurs perdurent au-delà de ton existence. Car il ne faut pas se leurrer, un jour elle ne sera plus là, cette chère mère, et l’on regrettera amèrement tous ces moments où on l’a bléssée involontairement.

Ne gardons que le meilleur, ces souvenirs merveilleux qui nous tiendront au chaud face à l’absence de celle qui nous a construite. Car toutes ces briques qui constituent notre équilibre, c’est à elle que nous les devons.

Alors merci maman et à la prochaine !

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2 janvier 2006

Rage

Je hais ces moments où la rage m'envahit,

Ce sentiment nuisible que je bannis,

Qui enveloppe de son linceul mon esprit,

Le tordant, le crispant en l'enfonçant dans la nuit.

Nulle cause apparente pourtant...

Tel un déferlement, telle une vague, tel le vent

Qui emportent tout sur leur passage,

Me plongeant dans les tréfonds brumeux

D'une humeur insolite qui se diffuse,

Ne parvenant à me faire écrire

Qu'un texte médiocre qui n'a sa place,

Qu'au fond d'une corbeille.

Où il rejoindrait les autres nuisances de ce monde.

Où a bien pu se dissimuler mon aisance ?

Tel l'écrivain devant sa page blanche,

Mon esprit se crispe devant les mots

Qui se bousculent de façon cahotique.

Où es-tu muse ?

Malgré l'heure tardive,

Je sens une impatience, une énergie monter en moi,

Qui ne demande qu'à s'échapper de la bulle

Dans laquelle je l'ai confiné.

Mais ma raison l'emporte,

Et mon corps se laisse envahir

Par le sommeil qui me gagne,

Qui va m'emporter dans les bras de Morphée.

Et je compte sur toi déesse,

Pour m'apporter le sommeil réparateur,

Qui va effacer peu à peu tous mes maux,

En les emportant au fond de l'océan

D'où jamais ils ne remonteront,

Pour me relancer sur les rives de mes illusions.

2 janvier 2006

Errances

Errer dans les rues

Avec pour seuls témoins les étoiles

Et la nuit pour amie,

Complice de notre errance.

Fidèle compagne de nos amertumes,

Elle nous rends indolents.

Ailleurs, les gens se terrent,

Dans ce qu'ils croient etre un abri.

Nulle ame qui vive

Là où il y a à peine quelques heures,

Les pavés grouillaient de monde.

Ici enfin, la paix, dès que le soir tombe.

2 janvier 2006

Le musicien

Le musicien - 2002

Il a comme seul art : la musique. Comme seul bien : un accordéon. Comme voie toute tracée : la ligne 10 du métro parisien. Ses refrains : ils les égrennent tout au long du jour, telle une litanie incessante.

Pour nous ce soir-là, il n’était qu’un quêteur parmi tant d’autres qui nous font leur récital chaque jour dans le métro. A force, tout le monde est blasé, chacun s’enfermant dans la lourde torpeur hivernale.

Face à cette intrusion, fatiguée par la journée, usée par l’incessant ballet des mendiants qui font les rames, j’étais excedée. Mon corps se crispa involontairement dès que j’entendis sa voix qui nous interpellais à travers tout le wagon. Toujours les mêmes têtes, chacun avec son message et son malheur en bandoulière. Certains sont tellement bien rodés et similaires (ton, message, hauteur de voix, attitude identique …), à croire qu’ils ont suivis une formation en mendicité.

Cette fois-ci, dès les premières notes, j’étais attentive. Je me suis rendue compte au bout de 2 minutes que mon esprit se mit à voguer, et que je lisais pour la énième fois la même ligne de mon magazine. Le wagon était bondé et j’hésitais à fourrager dans mon sac à la recherche d’une pièce, qui plus est, avec mon voisin qui s’était choisi comme occupation de lire mon magazine au-dessus de mon épaule. Je n’avais donc aucune envie de le divertir plus avant en lui permettant de scruter au fond de mon sac.

Et, une fois sa musique achevée, quand je vis passer le musicien la main tendue, sans un mot, tentant tant bien que mal de se frayer un chemin à travers les voyageurs, mon cœur se senti oppréssé : âgé, petit, le dos tassé, comme si le poids de la vie s’était plaqué sur ses frêles épaules, les cheveux blancs, le cou ridé, les mains crispées sur son accordéon, de ces mains qui ont traversé les épreuves de la vie… Comment rester indifférent devant tant de lassitude et de désert intérieur qu’exprimait chaque pouce de son corps ?

Comme à chaque fois, je me demandais quelle était leur vie, comment tout a basculé pour en arriver là. Ce jour-là, pratiquement personne n’a daigné lui donner une pièce, voire un regard ou un peu de chaleur au travers d’un sourire, tous devenus paresseux du portefeuille, devant l’afflux de la demande. C’est comme s’il était transparent.

Devant ce regard bleu, vide d’âme, comme si le peu qui lui restait d’espoir s’était envolé dans les airs avec sa musique, j’ai senti mes yeux s’embuer. J’avais envie de le suivre, de lui donner de l’argent, du réconfort, avec un geste, un regard, quelques paroles… Il en faut parfois peu pour réchauffer l’âme, pour signifier à l’autre qu’il existe, qu’il n’est pas qu’un fantôme errant dans les wagons.

Je le revois encore sur ce quai, hagard, regardant sans but autour de lui, comme se demandantoù trouver la force d’affronter encore et encore cette foule anonyme et impitoyable. Puis je le sentis résigné de tout, face à tant d’indifférence.

Certains silences blessent parfois bien plus que les mots.

Il m’a rappelé combien la vie peut parfois être lourde à porter.

Les portes du train se sont refermées alors même que je me levais pour le suivre, et je suis restée là, contre la vitre, à essayer de l’apercevoir une dernière fois, sa silhouette malingre s’éloignant de plus en plus. Il marchait, seul, le long du quai, les bras balants, le regard figé vers le sol. La dernière image qui me reste de lui, c’est lorsqu’il a penché la tête pour s’allumer une cigarette, le visage faiblement éclairé par le halo du feu.

Je m’en suis voulu de ne pas avoir cédé à mon impulsion de solidarité. J’ai été happée par la masse, cette foule qui anesthésie, qui nous pousse à fermer les yeux devant la misère humaine, et ce n’est pas un vain mot. Il faut beaucoup de courage pour sortir de cette torpeur. C’est toujours le premier pas qui coûte.

Ainsi est notre société d’aujourd’hui, chacun s’attache à rendre son univers opaque aux autres et à leurs soucis. L’homme est ainsi fait qu’il préfère s’engoncer dans son cocon douillet et son confort, plutôt qu’affronter la détresse des autres.

A croire que la misère est contagieuse, plus personne ne veut s’y frotter.

2 janvier 2006

La quete du moi

La quête du moi – juin 2000

Je cherche, je cherche

Sans savoir quoi,

Simplement guidée par mon instinct.

Dans cette perpétuelle odyssée

De la quête du moi,

Je me perds dans le dédale

De tants de désirs inassouvis.

Et l’amour vînt, indiciblement

Se loger en mon sein

Pour s’imposer comme une évidence.

Le voilà devenu à peine palpable,

Que le voici disparaissant,

Me brûlant le bout des doigts

Et me révélant à moi-même.

A son contact,

Fantasme, réalité, cruelle et tangible

Ici, point de raison.

Tant de limites que je voudrais bannir.

Parfois le rêve devient si palpable, trop…

Que je m’énivre de ces chimères.

L’écriture seule me repose l’âme,

Mais vient le moment où jouer avec le feu

Devient si tentant que

Même ma raison me fait défaut.

L’interdit peut porter de tels atours

Que seule ma volonté me sauve.

Alors que je pâlis devant l’ivresse

Et que mes pieds frolent le précipice

Et que mon âme alors même, s’envole.

Fi que de tout ça,

La réalité reprend ses droits car

Malgré mes fols élans,

Je reste une femme de raison !

Mais l’amour est tel,

Qu’il demande l’abandon et le don de soi.

Car on ne se connaît bien que dans l’amour.

Alors accepte-le et fais-en bon usage.

Protégeons-le des maux , de l’extérieur,

Pour nous y blottir comme dans un cocon.

Portons-le aux nues car il est précieux.

Il n’appartient qu’à nous.

Sachons le mériter et apprécions-le

Car il est fait des petits bonheurs

Que nous construisons ensemble chaque jour.

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  • Parce que toute introspection nous emporte au plus profond de nous-memes, By Ronca vous invite à effectuer ce voyage intérieur, au travers de récits, vers la connaissance de soi... et des autres.
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