Rage
Je hais ces moments où la rage m'envahit,
Ce sentiment nuisible que je bannis,
Qui enveloppe de son linceul mon esprit,
Le tordant, le crispant en l'enfonçant dans la nuit.
Nulle cause apparente pourtant...
Tel un déferlement, telle une vague, tel le vent
Qui emportent tout sur leur passage,
Me plongeant dans les tréfonds brumeux
D'une humeur insolite qui se diffuse,
Ne parvenant à me faire écrire
Qu'un texte médiocre qui n'a sa place,
Qu'au fond d'une corbeille.
Où il rejoindrait les autres nuisances de ce monde.
Où a bien pu se dissimuler mon aisance ?
Tel l'écrivain devant sa page blanche,
Mon esprit se crispe devant les mots
Qui se bousculent de façon cahotique.
Où es-tu muse ?
Malgré l'heure tardive,
Je sens une impatience, une énergie monter en moi,
Qui ne demande qu'à s'échapper de la bulle
Dans laquelle je l'ai confiné.
Mais ma raison l'emporte,
Et mon corps se laisse envahir
Par le sommeil qui me gagne,
Qui va m'emporter dans les bras de Morphée.
Et je compte sur toi déesse,
Pour m'apporter le sommeil réparateur,
Qui va effacer peu à peu tous mes maux,
En les emportant au fond de l'océan
D'où jamais ils ne remonteront,
Pour me relancer sur les rives de mes illusions.